De nouvelles données de Statistique Canada montrent une augmentation des infractions sexuelles contre des enfants pendant la pandémie
Les signalements de leurre d’enfants sur Internet sont en hausse de 15 %; les infractions de production et de distribution d’images d’abus pédosexuels ont augmenté de 27 % comparativement à la période prépandémique.
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Winnipeg (Manitoba) — À la lumière des données dévoilées aujourd’hui par Statistique Canada sur les crimes déclarés par la police, le Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) souhaite attirer l’attention sur l’augmentation alarmante des infractions sexuelles commises contre des enfants sur Internet.
Les données de 2020, qui englobent les neuf premiers mois de la pandémie de COVID‑19, dressent un portrait inquiétant de la réalité des violences envers les enfants. Par comparaison avec la moyenne des cinq années précédentes, les nouvelles données révèlent notamment ce qui suit :
- Le nombre d’infractions de production et de distribution de pornographie juvénileVoir la note en bas de page : * a augmenté de 1 556, soit une hausse de 27 % par rapport à 2019. Il s’agit d’une augmentation de 89 % des infractions par rapport à la moyenne des cinq années précédentes.
- Le nombre d’infractions de possession de pornographie juvénile et d’accès à de la pornographie juvénileVoir la note en bas de page : * a augmenté de 622, soit une hausse de 19 % par rapport à 2019. Il s’agit d’une augmentation de 48 % des infractions par rapport à la moyenne des cinq années précédentes.
- Le nombre d’infractions de leurre d’enfant au moyen d’un ordinateur a augmenté de 244, soit une hausse de 15 % par rapport à 2019. Il s’agit d’une augmentation de 37 % des infractions par rapport à la moyenne des cinq années précédentes.
- Le nombre d’infractions de diffusion non consensuelle d’images intimes a augmenté de 229, soit une hausse de 11 % par rapport à 2019. Il s’agit d’une augmentation de 80 % des infractions par rapport à la moyenne des cinq années précédentes.
- * Le terme « pornographie juvénile » est le terme utilisé dans le Code criminel du Canada. Le terme « images d’abus pédosexuels » traduit mieux la réalité des agressions subies par les enfants et s’avère plus exact pour désigner des photos et des vidéos montrant des abus de ce type. ↩
Ces données sur les crimes déclarés par la police sont en phase avec les tendances inquiétantes relevées par Cyberaide.ca, la centrale canadienne de signalement des cas d’exploitation et d’abus sexuels d’enfants sur Internet, qui relève du CCPE.
Durant les deux premières semaines de la pandémie, les signalements à Cyberaide.ca (pour les cas d’enfants qui avaient reçu des messages ou des images à caractère sexuel venant d’internautes adultes, qui avaient subi des pressions pour transmettre des images à caractère sexuel ou pour se livrer à des activités sexuelles, ou qui avaient vu des images à caractère sexuel d’eux‑mêmes diffusées sur Internet) avaient augmenté de 40 %. À la fin de l’exercice 2020, cette augmentation se chiffrait à 106 %.
« Confinées à la maison en raison de la COVID‑19, les familles se sont retrouvées confrontées à des classes virtuelles et à un accès sans limites à Internet, avec tous les risques que cela comporte pour les enfants. Il ne fait aucun doute les membres les plus vulnérables de notre société sont touchés de manière disproportionnée par la transformation radicale de leur vie sociale en raison de la pandémie », constate Lianna McDonald, directrice générale du CCPE.
En 2020, Cyberaide.ca a lancé une alerte après que ses analystes eurent relevé des conversations sur le Web clandestin entre délinquants pédosexuels, pour qui la pandémie offrait une occasion exceptionnelle de se mobiliser et d’échanger les « bonnes pratiques » pour parvenir à leurs fins.
« Le risque d’abus est intrinsèquement plus élevé chaque fois que des enfants ont la possibilité d’échanger avec des adultes sur une plateforme ou un service. Nous talonnons les entreprises de technologie pour qu’elles renforcent considérablement la sécurité de leurs services, mais il n’en demeure pas moins important que les parents prennent conscience de ces risques », ajoute Mme McDonald.
Conseils de sécurité en ligne pour les familles
- Parlez souvent de sécurité en ligne avec vos enfants. Prenez soin de discuter des jeux en ligne auxquels ils jouent, des applis qu’ils utilisent et des personnes avec qui ils communiquent. Vous trouverez des amorces de conversation âge par âge sur le site ParentsCyberAvertis.ca.
- Expliquez à vos enfants que vous exercerez un droit de regard sur leurs activités en ligne et établissez ensemble des règles entourant les textos, les médias sociaux, la diffusion en direct et les jeux (avec qui? sur quelles applis? etc.).
- Si vous avez de jeunes enfants, aidez‑les à créer leurs noms d’utilisateur, leurs mots de passe et leurs profils, et veillez à rendre leurs profils privé. Si vous avez des préados et des ados, aidez‑les à régler les paramètres de confidentialité de leurs applis, jeux et comptes de médias sociaux. Avec un compte privé, l’utilisateur peut accepter ou refuser des abonnés ou des demandes d’amitié, décider qui peut voir ses vidéos et limiter les messages entrants à ses abonnés ou amis. Mettez‑vous d’accord sur les personnes qu’ils peuvent accepter comme abonnés ou amis.
- Dites à vos enfants que si quelque chose ou quelqu’un les met mal à l’aise sur Internet, ils peuvent vous en parler sans craindre de s’exposer à des conséquences ou de perdre leurs privilèges numériques. Rappelez‑leur que leur sécurité vous importe plus que tout.
- Si vous voyez, lisez ou entendez quoi que ce soit de sexuel envers votre enfant venant d’un internaute adulte, faites un signalement à Cyberaide.ca.
N’oubliez pas qu’aucun filtre ni contrôle de sécurité ne saurait remplacer l’encadrement parental et la communication.
Cliquez ParentsCyberAvertis.ca pour vous renseigner sur les intérêts des jeunes internautes, les dangers qu’ils pourraient rencontrer et les façons d’aborder la sécurité en ligne avec vos enfants, quel que soit leur âge.